Faire face à la hausse importante des cas de gonorrhée à Ottawa : recommandations sur le traitement de première ligne
Les taux de gonorrhée subissent une légère haussedepuis la fin des années 1990, mais on a observé une hausse alarmante des cas de gonorrhée à Ottawa en 2017 et cette tendance se poursuit en 2018.
Les taux de gonorrhée restent disproportionnellement élevés chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) (ces taux ont augmenté de 65 % en 2017 par rapport à l’année précédente). Cependant, l’augmentation la plus important a eu lieu chez les hommes célibataires hétérosexuels (groupe qui a connu une augmentation de 93 % en 2017 par rapport à l’année précédente). Chez les femmes, le nombre de cas a également augmenté (de 56 % en 2017 par rapport à l’année précédente).
Les hommes de 20 à 34 ans et les femmes de 15 à 24 ans restent les groupes les plus touchés par la gonorrhée, mais il faut noter que les taux ont nettement augmenté dans toutes les tranches d’âge.
SPO tient à rappeler aux professionnels de la santé que, étant donné cette augmentation importante des cas de gonorrhée dans notre ville et le fait que près de 50 % des isolats sont résistants à au moins un antibiotique (en 2017), il est plus important que jamais de suivre les lignes directrices de l'Ontario pour le dépistage, le traitement et le test de guérison de la gonorrhée.
Recommandations de l’Ontario relativement au dépistage
Effectuez un test de dépistage pour tous les patients asymptomatiques qui présentent l’un des facteurs de risque suivants au moyen d’un test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) sur un échantillon d’urine ou sur des prélèvements cervicaux :
- jeunes actifs sexuellement de moins de 25 ans;
- nouveau partenaire sexuel au cours des deux (2) derniers mois;
- partenaires sexuels multiples au cours des six (6) derniers mois;
- antécédents de gonorrhée ou d’autres infections transmises sexuellement;
- hommes actifs sexuellement qui ont des rapports sexuels non protégés avec d’autres hommes*;
- travailleurs et travailleuses sexuels*;
- jeunes de la rue;
- patients ayant eu des contacts avec une personne atteinte de gonorrhée ou de chlamydia*.
*Pour les patients asymptomatiques présentant ces facteurs de risque, on recommande de procéder à un test TAAN sur des prélèvements pharyngés et rectaux.
Le laboratoire de Santé publique Ontario offre désormais des tests TAAN sur des prélèvements rectaux et pharyngés. Pour obtenir de plus amples renseignement sur les analyses de laboratoire et la collecte des échantillons pour la gonorrhée, veuillez consulter la page Services de laboratoire de Santé publique Ontario.
Recommandations de l’Ontario relativement au traitement
Le traitement de première ligne recommandé pour les patients chez qui une gonorrhée urogénitale, rectale ou pharyngée non compliquée est confirmée ou soupçonnée ainsi que pour leurs partenaires sexuels est le suivant : ceftriaxone 250 mg IM + azithromycine 1 g PO.
Recommandations de l’Ontario relativement au test de guérison
Un test de guérison est recommandé chez les patients présentant l’un des facteurs de risque d’échec thérapeutique suivants :
- tous les cas de gonorrhée pharyngée ou rectale;
- échec thérapeutique soupçonné;
- gonorrhée pendant la grossesse;
- non-utilisation du traitement de première ligne;
- observance thérapeutique douteuse;
- diagnostic de maladie inflammatoire pelvienne ou d’infection gonococcique disséminée.
Recommandations relatives au test de guérison
Test | Laps de temps après le traitement |
Culture d’échantillon prélevé dans le pharynx ou le rectum (de préférence) | 2 semaines |
TAAN sur un prélèvement rectal ou pharyngé | 3 semaines |
TAAN sur un prélèvement d’urine ou cervical | 4 semaines |
Un nouveau test de dépistage devrait avoir lieu six (6) mois après le traitement pour tous les patients ayant des antécédents de gonorrhée ou d’autres infections transmises sexuellement.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les Lignes directrices pour les tests de dépistage et le traitement de la gonorrhée en Ontario.
Article écrit par :
Sarah Erdman
Résident médical en santé publique, MD, PGY-3
Geneviève Cadieux
Médecin adjoint en santé publique, PhD, MD, CCFP, FRCPC
Dara Spatz Friedman
Épidémiologiste, PhD, MPH
Leslie Tilley
Superviseur de la gestion des cas d'ITSS, EN, BNSc, CCHN(C)
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