Shigella ultrarésistante

Destinataires : Médecins et personnel infirmier praticien d’Ottawa
Date : Le 18 avril 2024
Expéditeur : Dr Trevor Arnason, médecin adjoint en santé publique

Santé publique Ottawa vous avise que des cas d’infections à Shigella ultrarésistante (UR) ont été diagnostiqués à Ottawa.

Si la proportion d’infections à Shigella sonnei ou flexneri multirésistantes (MR) est restée stable en Ontario au cours des cinq dernières années (environ 50 % des cas de shigellose signalés), les cas d’infections à Shigella sonnei (UR) sont détectés de plus en plus fréquemment, y compris à Ottawa. Les voyages et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HARSAH) sont des facteurs de risque importants d’infection à Shigella sonnei (UR).

Santé publique Ontario (SPO) a publié en mai 2023 un rapport spécial sur l’antibiorésistance de Shigella. SPO définit la bactérie Shigella UR comme étant résistante aux cinq antibiotiques utilisés pour établir l’antibiorésistance de Shigella : l’azithromycine, la ciprofloxacine, la ceftriaxone, le triméthoprime-sulfaméthoxazole (TMP-SMX) et l’ampicilline.

Après une période d’incubation typique de 12 à 96 heures, les symptômes de la shigellose comprennent des diarrhées, des crampes abdominales, un ténesme, de la nausée, des vomissements et de la fièvre. Les selles peuvent contenir du sang et du mucus. La shigellose est une maladie spontanément résolutive dont la durée est de 5 à 7 jours. Les infections graves ou les infections chez les personnes immunodéprimées peuvent nécessiter un traitement antibiotique. L’isolement de Shigella à partir de selles ou d’écouvillons rectaux permet d’établir un diagnostic bactériologique et de réaliser des tests de sensibilité aux antimicrobiens. Les facteurs de risque de transmission sont notamment l’exposition à de l’eau non traitée, une mauvaise hygiène des aliments ou des rapports sexuels donnant lieu à un contact oro‑fécal.

En cas d’inquiétude quant à une proctocolite ou une entérite transmise sexuellement, il convient d’envisager le dépistage d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang, notamment le VIH, la syphilis, la gonorrhée, la chlamydia, l’hépatite B et l’hépatite C, au niveau des voies anatomiques d’exposition, le cas échéant.

Les personnes atteintes de shigellose doivent être exclues des milieux à risque élevé jusqu’à ce qu’elles obtiennent un résultat négatif à l’analyse de l’échantillon de selles ou de l’écouvillonnage rectal, prélèvements qui auront été effectués au moins 24 heures après la fin des symptômes ou 48 heures après la fin de l’antibiothérapie. Cette mesure s’applique aux personnes qui manipulent des aliments, aux fournisseurs de soins de santé, aux soignants et aux personnes qui fréquentent les garderies.

Tout acte sexuel doit être évité depuis l’apparition des symptômes jusqu’à au moins sept jours après leur disparition. Les activités sexuelles ou autres activités susceptibles d’entraîner l’ingestion involontaire de bactéries, soit par contact direct avec une partie du corps, soit par contact avec un objet, doivent être évitées pendant quatre à six semaines, compte tenu de la période d’excrétion de la shigellose. 

L’état de la plupart des patients s’améliore sans antibiothérapie. Si une antibiothérapie est nécessaire, elle doit s’appuyer sur un test de sensibilité effectué en consultation avec un spécialiste des maladies infectieuses ou un autre clinicien connaissant bien le traitement des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Contactez immédiatement Santé publique Ottawa pour signaler la présence de Shigella :

Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30 : Composez le 613‑580‑6744, poste 24224.

En dehors des heures de bureau, la fin de semaine ou les jours fériés : Composez le 3‑1‑1 et demandez à parler à un membre du personnel de la santé publique de garde.