Maladie de Lyme – La prévalence de la bactérie Borrelia burgdorferi (l’agent de la maladie de Lyme) chez des tiques de l’espèce Ixodes scapularis (aussi appelées tiques à pattes noires, vecteurs de la maladie) est maintenant assez élevée à Ottawa pour que Santé publique Ottawa (SPO) recommande une prophylaxie postexposition (PPE) dans certains cas précis.
Pour se préparer à la saison des tiques de 2017, SPO a modifié ses renseignements à l’intention des médecins [Prophylaxie postexposition relative à la maladie de Lyme : Nouvelles recommendations pour Ottawa PDF]. L’information concernant la PPE est résumée dans la présente mise à jour. SPO a également modifié ses messages au public, notamment ses consignes pour communiquer avec un médecin en cas de découverte d’une tique et ses conseils pour éviter les piqûres. Pour en savoir plus sur les manifestations, le diagnostic et la prise en charge de la maladie de Lyme, consultez le site de Santé Canada.
Cas
Une femme de 34 ans se présente à la clinique sans rendez-vous un lundi matin. Elle indique avoir fait de la randonnée pédestre avec son mari et son chien à Ottawa samedi et dimanche. En prenant sa douche dimanche soir, elle a remarqué la présence d’une tique sur l’intérieur de sa cuisse. Après avoir fait des recherches sur la maladie de Lyme sur Internet, elle se demande si elle devrait prendre des antibiotiques pour éviter de contracter la maladie.
Prophylaxie postexposition – La PPE est recommandée si les conditions suivantes sont réunies :
- la tique a été accrochée pendant 24 heures ou plus et est complètement ou partiellement engorgée; et
- 72 heures ou moins se sont écoulées depuis que la tique a été enlevée;
- l’administration de doxycycline n’est pas contre-indiquée (p. ex. femme enceinte, enfant de moins de huit ans).
Si la tique a été accrochée pendant moins de 24 h et qu’elle ne semble pas engorgée, la personne devrait rester durant 30 jours à l’affût d’une lésion cutanée grandissante au site de la piqûre (érythème migrant) ou de symptômes s’apparentant à une infection virale.
Le risque de contracter la maladie de Lyme à partir d’une seule piqûre de tique se chiffre environ à 2,2 % (IC à 95 % : 1,2 %–3,9 %)1; il augmente toutefois avec la durée pendant laquelle la tique reste accrochée (p. ex. > 72 heures)2. Dans le cadre d’une étude sur la prophylaxie postexposition où une dose unique de 200 mg de doxycycline a été administrée à des personnes de 12 ans et plus, le risque de contracter la maladie de Lyme est passé de 3,2 % (8 cas sur 247) dans le groupe placebo à 0,4 % (1 cas sur 235) dans le groupe doxycycline2. À noter que, chez les personnes de moins de 50 kg, la dose unique de doxycycline se calcule comme suit : 4 mg/kg pour une dose maximale de 200 mg.
Retour au cas :
Ce cas illustre bien l’incertitude temporelle à laquelle sont confrontés les cliniciens en contexte d’exposition à une tique. Dans le cas de cette patiente, il se peut que la tique ait été accrochée 24 heures ou plus. Pour faciliter la décision d’administrer ou non une PPE, il peut être utile de recueillir plus de détails, par exemple, si la tique était engorgée au moment du retrait, et si la patiente s’est examinée le samedi au retour de sa randonnée. Il faut également tenir compte des contre-indications au traitement avec des agents de première intention. Lorsque les détails temporels associés à l’exposition sont incertains, le patient et le médecin doivent s’entendre sur une décision.
Préparé par Daniel Myran, M.D., résident de 3e année en santé publique et en médecine préventive
Ressources à l’intention des patients
Information publique sur la maladie de Lyme.
Ressources à l’intention des médecins
Information de Santé Canada pour les professionnels de la santé sur la maladie de Lyme
Santé publique Ottawa – Renseignements sur la maladie de Lyme pour les fournisseurs de soins de santé
Références
- Warshafsky, S., et coll. « Efficacy of antibiotic prophylaxis for the prevention of Lyme disease: an updated systematic review and meta-analysis », Journal of Antimicrobial Chemotherapy, vol. 65, no 6, 2010, p. 1137-1144. doi : 10.1093/jac/dkq097.
- Nadelman, R. B., et coll. « Prophylaxis with Single-Dose Doxycycline for the Prevention of Lyme Disease after an Ixodes scapularis Tick Bite », New England Journal of Medicine,vol. 345, no 2, 12 juillet 2001, p. 79-84.
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