Les adultes nés entre 1970 et 1992 pourraient n’avoir reçu qu’une seule dose du vaccin ROR et être toujours réceptifs aux oreillons.
Tous les cas suspectés ou confirmés d’oreillons doivent être signalés à Santé publique Ottawa (SPO) par téléphone au 613-580-6744, poste 24224, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30 ou par l’intermédiaire du centre d’appels 3-1-1 en dehors de ces heures.
Cas
Un étudiant universitaire de 27 ans est reçu dans une clinique sans rendez-vous. Il fait de la fièvre depuis deux jours et a une enflure douloureuse unilatérale sous l’oreille droite. Il n’a pas accès à son dossier de vaccination, mais affirme qu’il a reçu tous les « vaccins infantiles habituels ».
Présentation clinique des oreillons
Les oreillons sont une infection virale contagieuse transmise par contact avec des gouttelettes respiratoires ou de la salive des personnes infectées. Les symptômes des oreillons sont la parotidite (70 %), la fièvre, la fatigue et la myalgie. Près de 20 à 30 % des hommes post-pubères vont développer une orchite d’une à deux semaines après l’infection. Les complications graves sont rares, mais incluent une perte d’audition, une baisse de la fertilité chez les hommes, la méningite aseptique (1-10 %) et l’encéphalite.
Bien qu’elle ne soit pas un symptôme courant, la parotidite infectieuse peut également être causée par d’autres virus, y compris celui de la grippe.
Vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux (ROR)
Le premier vaccin contre les oreillons a été introduit en 1969. Depuis, le nombre de cas d’oreillons a diminué de plus de 99 % au Canada. Il y a eu sept cas d’oreillons signalés à Ottawa en 2016 et un cas en 2015. Le vaccin contre les oreillons est désormais combiné dans le vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux (ROR) et est offert à 12 mois, ainsi qu’à l’entrée à l’école entre 4 ans et 6 ans (le vaccin RORV).
Il faut deux doses de vaccin contre les oreillons pour établir une protection optimale. L’efficacité du vaccin contre les oreillons après une dose serait de 62 % à 91 %, mais ces estimations augmentent pour une protection de 76 % à 95 % après deux doses. Avant 1996, le calendrier de vaccination de l’Ontario ne comprenait qu’une seule dose de vaccin contre les oreillons. Le fait que des cas d’oreillons ont été signalés chez des personnes ayant reçu une seule dose a incité les autorités à introduire en 1996 un calendrier prévoyant deux doses de vaccin.
Au Canada, on présume que les adultes nés avant 1970 ont acquis une immunité naturelle pour la vie contre les oreillons. Certaines personnes nées avant 1970 pourraient être vulnérables – pour plus de détails, consultez le tableau 1 Critères d’immunité contre les oreillons dans le Guide canadien d’immunisation. Les personnes qui sont complètement immunisées peuvent quand même contracter le virus des oreillons après une exposition. Cependant, les symptômes sont généralement moins graves et les complications sont plus rares.
Test pour les oreillons
Détection du virus par réaction en chaîne de la polymérase (RCP)
Il faut procéder à un écouvillonnage buccal ou de la gorge dans les neuf jours après l’apparition des symptômes (les échantillons doivent être prélevés au moyen du milieu de transport viral fourni dans la trousse de prélèvement) ET un échantillon d’urine placé dans un récipient stérile ordinaire muni d’un bouchon vissé, prélevé jusqu’à 14 jours après l’apparition des symptômes. L’écouvillonnage buccal constitue le test le plus sensible (78,7 %) et précis (99,5 %) pour les oreillons.
Sérologie
Le test sérologique en phase aiguë affiche une faible sensibilité (24,5 %), mais il est très précis (99,7 %). Les résultats de la sérologie en phase aiguë peuvent être affectés par une immunisation partielle et pourraient exiger qu’une sérologie en phase de convalescence soit réalisée de 10 à 14 jours après l’exposition1.
Vous trouverez des directives détaillées relatives aux Tests de laboratoire pour le diagnostic des oreillons.
Aux termes de la Loi sur la protection et la promotion de la santé, tous les cas suspectés ou confirmés d’oreillons doivent être signalés à SPO par téléphone au 613-580-6744, poste 24224, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30 ou par l’intermédiaire du centre d’appels 3-1-1 en dehors de ces heures.
Retour sur le cas présenté
La présentation clinique de cet étudiant semble indiquer qu’il s’agit d’un cas d’oreillons, et une évaluation approfondie en ce sens devrait être effectuée. L’instrument le plus important dans l’évaluation des oreillons est la détection virale par RCP au moyen d’un écouvillonnage buccal et de l’analyse d’un échantillon d’urine.
Une fois que la personne est infectée, il n’existe pas de traitement efficace pour les oreillons. Les gammaglobulines ne sont pas efficaces comme mesure préventive ni comme prophylaxie post-exposition. Dans le même ordre d’idées, la vaccination de personnes qui ont été exposées au virus ne semble pas changer le cours de la maladie, mais les personnes fragilisées devraient quand même être vaccinées comme mesure de prévention contre une infection future. Les cas suspectés ou confirmés d’oreillons doivent être placés en isolement à la maison pendant cinq jours après l’apparition de la parotidite pour éviter la transmission du virus à d’autres personnes.
L’étudiant de 27 ans qui n’avait reçu qu’une seule dose de vaccin contre les oreillons n’était pas suffisamment immunisé. Bien sûr, il se peut que des personnes entièrement vaccinées contractent la maladie, mais, pour le cas présenté, la maladie aurait probablement pu être évitée avec une seconde dose de ROR.
En Ontario, la seconde dose du vaccin ROR est financée par le secteur public pour les adultes âgés de 18 à 25 ans ainsi que pour les adultes de 26 ans ou plus qui sont des travailleurs de la santé, des étudiants postsecondaires ou des voyageurs et pour toutes les personnes qui sont considérées comme étant à risque par leur prestataire de soins de santé.
Le signalement de cas suspects aux autorités locales de santé publique ainsi que la gestion des cas et la recherche des contacts sont des éléments importants de la surveillance de la maladie. Cette surveillance aide SPO à détecter une recrudescence de la maladie, peut contribuer à accélérer la détection des éclosions et permet une communication rapide des informations sur la maladie en circulation entre les prestataires de soins de santé et la population.
Après avoir signalé le cas à SPO, une infirmière en santé publique a communiqué avec le patient pour confirmer qu’il respectait la règle d’isolement à la maison et pour parler des contacts proches éventuels qu’il aurait pu avoir. Trois contacts proches ont été identifiés, dont deux étaient susceptibles d’avoir contracté les oreillons; la vaccination leur a été offerte. Cependant, la troisième personne, qui était entièrement vaccinée, a présenté six jours plus tard des symptômes compatibles avec les oreillons. Il lui a été recommandé de consulter son médecin de famille pour des tests, ce qu’elle a fait.
Préparé par :
Daniel Myran M.D., CCMF, PGY 3 en santé publique et médecine préventive
Sarah Funnell M.D., CCMF, PGY 4 en santé publique et médecine préventive
Ressources à l’intention des médecins
- Directives relatives aux Tests de laboratoire pour le diagnostic des oreillons
- Calendrier de vaccination financée par le secteur public
Ressources à l’intention des patients
- Renseignements pour les patients sur Les oreillons
- Renseignements pour les parents sur l’immunisation des enfants, y compris les oreillons
Références
- Hatchette, TF., Davidson, R., Clay, S., Pettipas, J., LeBlanc, J., Sarwal, S., Smieja, M., Forward, KR. « Laboratory diagnosis of mumps in a partially immunized population: The Nova Scotia experience. », Can J Infect Dis Med Microbiol., 2009, vol. 20, no 4, p. 157-162.
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