Mesure de l’acide ribonucléique du virus SRAS-CoV-2 (ou « Mesure des indicateurs associés à la COVID-19 ») dans les eaux usées comme indicateur précoce aidant à déterminer la propagation de la COVID-19 dans la communauté.
Alors que nous continuons de vivre la pandémie de COVID-19, il est utile de pouvoir consulter un tableau quotidien de la propagation de la maladie dans la communauté pour déterminer la meilleure intervention collective à entreprendre.
Pour prendre connaissance de l’ampleur de la propagation du virus, on peut bien sûr suivre le nombre d’Ottaviens qui reçoivent un diagnostic positif de la COVID-19 chaque jour; toutefois, ce ne sont pas toutes les personnes atteintes de la COVID-19 qui se soumettent à un test de dépistage. De plus, le processus de dépistage de la COVID-19 et l’obtention des résultats prennent du temps. Ces limites signifient que le nombre quotidien de tests dont le résultat est positif ne donne qu’un aperçu partiel de la propagation de la COVID-19 dans la communauté. Ainsi, il serait bien utile d’avoir d’autres moyens d’évaluer la présence de la COVID-19 à Ottawa.
Des études ont montré qu’une proportion importante de personnes atteintes de la COVID-19 se débarrassent du coronavirus (aussi appelé « SRAS-CoV-2 ») dans leurs selles, parfois même avant l’apparition de symptômes. Chaque fois qu’une personne infectée de la COVID-19 utilise les toilettes, elle envoie le virus dans le système d’eaux usées. À Ottawa, nous avons la chance d’avoir le Centre environnemental Robert-O.-Pickard (CEROP), qui recueille et examine des échantillons d’eaux usées provenant de 91,6 % de la population d’Ottawa. Cela permet de mesurer de façon centralisée le niveau de matériel génétique du coronavirus (connu sous le nom d’« acide ribonucléique » [ARN]), ce qui peut aider à déterminer si le nombre de personnes infectées à Ottawa augmente, diminue ou reste le même. Ainsi, nous menons en quelque sorte une enquête très vaste sur la COVID-19, à laquelle tout le monde participe, y compris les personnes qui ne se sont pas soumises à un test de dépistage et celles qui ne savent peut-être même pas qu’elles sont infectées.
En termes simples, comment cela fonctionne-t-il?
Au cours des derniers mois, des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Institut de recherche du CHEO, en collaboration avec le personnel du CEROP, ont mis à l’essai et perfectionné leur approche. À l’heure actuelle, cinq jours par semaine, des échantillons d’eaux usées sont recueillis, puis transportés dans un laboratoire, où l’on mène immédiatement des tests pour déterminer le niveau d’ARN; les résultats sont communiqués le lendemain matin.
Grâce à cette recherche novatrice menée par le CHEO et l’Université d’Ottawa, nous sommes l’une des premières communautés d’Amérique du Nord à entreprendre de telles lectures quotidiennes des eaux usées. Il est également important de noter qu’en raison de nombreux facteurs, il existe une certaine variabilité dans les données obtenues; les chercheurs et les ingénieurs travaillent à l’amélioration de la méthodologie employée. Parmi les facteurs qui expliquent cette variabilité, il y a ceux‑ci : la présence du virus dans les selles est d’une ampleur relativement faible; le nombre réel de personnes atteintes de la COVID-19 peut être plutôt faible par rapport à la population totale; les eaux usées représentent un milieu rude pouvant nuire à la capacité de détecter l’ARN virale, ce qui se traduit par des données faibles. Néanmoins, on a observé dans les recherches en cours une forte corrélation avec d’autres mesures établies pour évaluer la COVID-19.
Ainsi, les observations donnent à penser que nous pouvons en apprendre sur la propagation de la COVID-19 dans notre communauté en analysant nos eaux usées, peut-être même des jours avant de pouvoir prendre connaissance des résultats découlant d’autres méthodes comme la prise d’écouvillons du nez et de gorge, de même que les signalements de symptômes observables. Alors que cette recherche se poursuit, la mesure de la COVID-19 dans les eaux usées pourrait aider Santé publique Ottawa et d’autres organismes de santé à évaluer l’ampleur de la présence de la maladie dans notre communauté; cela pourrait même servir de système de détection précoce alors que nous nous employons à trouver de meilleurs indicateurs (précoces) pour lutter contre la COVID-19.
Cette recherche est menée conjointement par Robert Delatolla, professeur agrégé à la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa, et par le Dr Alex MacKenzie, scientifique principal à l’Institut de recherche du CHEO.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette recherche stimulante et prometteuse, et pour consulter les données quotidiennes, veuillez consulter le site 613covid.ca/wastewater (en anglais seulement).
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