CDC/ James Gathany
Messages clés
Le virus du Nil occidental (VNO) est un virus à transmission vectorielle propagé par des moustiques infectés.
- En Ontario, la transmission locale du virus a lieu en été, et la plupart des cas surviennent en août et en septembre.
- La prévention des infections par le VNO passe principalement par le contrôle de la population de moustiques et la protection individuelle contre les piqûres. Il n'existe pas de vaccin utilisé chez l'humain.
- Environ 20 % des personnes infectées présentent des symptômes d'une maladie fébrile habituellement légère (mais parfois débilitante), par exemple maux de tête, fatigue, myalgie, éruptions cutanées, nausées et vomissements. Moins de 1 % souffrent d'une affection neurologique grave, comme la méningite, l'encéphalite ou la paralysie flasque aiguë (syndrome apparenté à la poliomyélite).
- La sérologie est la méthode privilégiée d'analyse en laboratoire pour détecter le VNO. Tous les cas confirmés ou soupçonnés doivent être déclarés à Santé publique Ottawa.
- Les personnes infectées reçoivent principalement un traitement de soutien.
Introduction |
Le virus du Nil occidental appartient à la famille des flaviviridés et a été isolé pour la première fois en Afrique en 1937. La première éclosion en Amérique du Nord a été signalée à New York en 1999. Au Canada, la présence du virus a été confirmée chez des oiseaux en 2001, et le premier cas chez l'humain a été confirmé en septembre 2002 en Ontario. Le virus est principalement transmis à l'humain par des moustiques du genre Culex, mais il peut aussi se transmettre lors de transfusions sanguines, de greffes d'organes ou d'expositions en laboratoire. La transmission périnatale est également possible lors de la grossesse, de l'accouchement ou de l'allaitement maternel. |
Épidémiologie locale |
Les moustiques responsables de la transmission du virus du Nil occidental, principalement ceux du genre Culex, sont présents en Ontario. On signale des éclosions saisonnières, surtout en été et au début de l'automne. Les premiers cas d'infection chez l'humain ont été signalés en 2002. Depuis, l'activité du virus varie d'une année à l'autre; les années 2002, 2005, 2012 et 2017 sont dignes de mention (395, 101, 271 et 154 cas chez l'humain, respectivement). En Ontario, 13 cas ont été signalés en 2014, 34 en 2015, et 55 en 2016. La variabilité annuelle du nombre de cas chez l'humain se constate aussi à Ottawa, étant donné qu'elle dépend des populations de moustiques et de l'amplification moustique-oiseau-moustique qui sont influencées par les variations au niveau de la température et des précipitations. De 2002 à 2017 inclusivement, le nombre total de cas confirmés et probables d'infection par le VNO chez l'humain à Ottawa était de 0, 4, 1, 3, 2, 0, 1, 0, 0, 0, 8, 4, 2, 0, 2 et 20, respectivement. L'incidence annuelle de l'infection chez l'humain reflète la détection du virus chez les moustiques, que Santé publique Ottawa capture durant la saison du VNO pour surveiller l'activité du virus et pour évaluer le risque pour la population. Vous trouverez des renseignements sur les cas d'infection par le VNO et leur incidence à Ottawa dans la section Statistiques sur les maladies infectieuses à déclaration obligatoire. |
Signes et symptômes |
Environ 80 % des personnes infectées par le VNO ne présentent aucun symptôme même si elles produisent une réaction immunitaire. Il y a une période d'incubation moyenne de deux à six jours (en général de 2 à 14 jours; jusqu'à 21 jours en cas d'immunodéficience) entre la piqûre par un moustique infecté et l'apparition de symptômes. La majorité des personnes qui contractent une infection symptomatique souffrent d'une maladie légère à modérée appelée « fièvre du Nil occidental »; moins de 1 % contractent une affection plus grave appelée « syndrome neurologique lié au VNO » ou « maladie neuroinvasive liée au VNO ». Fièvre du Nil occidentalLa majorité des personnes symptomatiques présentent une affection pseudo-grippale légère s'accompagnant de fièvre, de maux de tête et de douleurs musculaires, et occasionnellement d'éruptions cutanées et d'une inflammation des ganglions lymphatiques ou d'autres symptômes généraux durant plusieurs jours. Les personnes symptomatiques peuvent aussi présenter des nausées, vomissements, douleur oculaire, et/ou photophobie. Syndrome neurologique lié au virus du Nil occidentalDans moins de 1 % des cas, le système nerveux central est gravement atteint. Les symptômes neurologiques peuvent prendre la forme d'une méningite ou d'une encéphalite ou s'apparenter à la paralysie flasque aiguë ou à la maladie de Parkinson. Le risque de maladie grave augmente avec l'âge (l'incidence de maladie neuroinvasive est multipliée par environ 1,5 pour chaque décennie de vie). Le risque de maladie grave est également plus élevé chez les personnes souffrant d'immunodéficience (par exemple, chez les greffés ou les patients atteints de cancer, de diabète, d'hypertension ou de néphropathie). PronosticLa plupart des personnes souffrant de la fièvre du Nil occidental s'en remettent spontanément, bien que la fatigue et la faiblesse puissent durer des semaines ou des mois. Le taux de létalité chez les patients atteints du syndrome neurologique lié au VNO se chiffre à 10 %, et le pronostic des patients présentant une encéphalite ou une paralysie flasque aiguë est moins favorable que celui des patients ayant une méningite. L'infection par le VNO confère habituellement une immunité permanente. Enfants et femmes enceintesLa plupart des femmes enceintes infectées par le VNO ont donné naissance à des bébés ne présentant aucun signe d'infection ou d'anomalie clinique. Chez les enfants infectés, le symptôme le plus fréquent est la fièvre. |
Diagnostic / Épreuves en laboratoire |
Si vous suspectez un cas de VNO, communiquez avec Santé publique Ottawa - nous pourrons vous aider à commander le(s) test(s) approprié(s) rapidement, et vous nous aurez par la même occasion signalé un cas présumé. Nous vous invitons aussi à consulter les renseignements sur les services de laboratoire offerts par Santé publique Ontario. La sérologie est la méthode privilégiée. Un échantillon de 5 ml de sang ou de 1 ml de sérum sanguin est requis. Si une maladie neuroinvasive est soupçonnée, un échantillon de liquide céphalorachidien peut aussi être utile aux fins de dépistage sérologique (IgM anti-VNO). L'analyse moléculaire est moins sensible que le test ELISA utilisé pour détecter des anticorps IgM dans le liquide céphalorachidien en raison de la courte durée de la virémie chez l'humain. En outre, il faut la faire approuver par un microbiologiste; pour ce faire, appeler le service à la clientèle des services de laboratoire de Santé publique Ontario au 416-235-6556 ou au 1-877-604-4567 (sans frais). L'analyse nécessitera 400 µl de liquide céphalorachidien, de sang EDTA, de sérum ou de plasma. Les renseignements suivants doivent être inscrits sur le formulaire de demande d'analyse de laboratoire :
Les échantillons doivent être conservés à une température située entre 2 et 8 °C et être envoyés au laboratoire de Santé publique Ontario sur un bloc réfrigérant. |
Déclaration obligatoire |
Les cas confirmés et présumés d'infection par le VNO doivent être déclarés à Santé publique Ottawa conformément à la Loi sur la protection et la promotion de la santé. Pour faire un signalement, téléphonez au 613-580-6744, poste 24224, ou envoyez une télécopie au 613-580-9640 (du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30). En dehors de ces heures d'ouverture, la fin de semaine et les jours fériés, téléphonez au 3-1-1. |
Prise en charge |
On prodigue principalement un traitement de soutien aux personnes atteintes d'une maladie liée au VNO. Selon le tableau clinique, le traitement peut comprendre la prise d'analgésiques ou d'antinauséeux et la surveillance visant à détecter une éventuelle dysfonction neurologique. Les mesures de précaution habituelles relativement au sang et aux autres substances corporelles suffisent à limiter la transmission du virus, qui est habituellement absent du sang ou des sécrétions durant la maladie clinique. |
Prévention |
Au niveau de la populationSanté publique Ottawa est dotée d'un programme intégré de surveillance et de contrôle du VNO qui comprend l'analyse des lieux de reproduction des moustiques et l'épandage de larvicide, la surveillance des populations de moustiques et de la présence du VNO chez les moustiques, la surveillance des case de VNO chez les humains et la sensibilisation publique quant à l'élimination des lieux de reproduction des moustiques autour de la maison et aux mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustique. Chez les individus
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Rôle de la santé publique |
Prévention des infections par le VNOSanté publique Ottawa est dotée d'un programme de lutte contre les moustiques qui comprend le traitement des eaux de surface et des puisards de rue avec des larvicides biologiques et chimiques, respectivement. L'épandage aérien à volume d'adulticide ultra bas, une pratique courante aux États-Unis, n'a pas été nécessaire jusqu'à maintenant pour la gestion locale des risques relié au VNO. Santé publique Ottawa fait aussi de la sensibilisation publique sur la prévention des piqûres de moustiques. Surveillance
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Renseignements à l'intention des patients |
Le site Web de Santé publique Ottawa (PDF) et le site Web de Santé Canada contiennent des renseignements destinés au public.
Si vous avez des questions sur le programme de lutte contre les moustiques visant la prévention du VNO de SPO ou si vous avez une plainte concernant un point d'eau stagnante, communiquez avec SPO au 613-580-6744. |
Ressources à l'intention des médecins |
Épreuves en laboratoireSanté publique Ontario - Formulaire de demande d'analyse (en anglais seulement) DéclarationSanté publique Ottawa - Signalement d'une maladie transmissible Renseignements généraux sur le virus du Nil occidentalSanté publique Ontario - Virus du Nil occidental Santé Canada - Renseignements sur le virus du Nil occidental pour les professionnels de la santé Ressources internationales sur le virus du Nil occidentalCentres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) - Renseignements sur le virus du Nil occidental destinés aux fournisseurs de soins de santé (en anglais seulement) Organisation mondiale de la Santé (OMS) - Aide-mémoire sur le virus du Nil occidental |
Pour nous joindre
Si vous avez des questions sur le virus du Nil occidental chez l'humain, ou si vous souhaitez déclarer un cas de VNO à Santé publique Ottawa, communiquez avec nous au 613-580-2424, poste 24224. Si vous avez des questions sur le programme de lutte contre les moustiques visant la prévention du VNO de SPO ou si vous avez une plainte concernant un point d'eau stagnante, contactez-nous au 613-580-6744.
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