Algue bleu-vert

L’algue bleu-vert, également connue sous le nom de cyanobactérie, est un organisme unicellulaire primitif qui vit naturellement dans les cours d’eau au Canada. Elle tend à se reproduire rapidement et à proliférer dans les eaux chaudes, stagnantes et riches en nutriments. Étant donné que certains types d’algues bleu-vert produisent des toxines, une « efflorescence » ou prolifération de ces algues peut en libérer dans des concentrations potentiellement nuisibles pour l’environnement et pour les êtres humains et animaux qui y sont exposés. 

L’algue bleu-vert revêt différentes apparences et peut ressembler à de la mousse, à un dépôt d’écume, à un tapis ou à des filets de peinture à la surface de l’eau. Elle teinte parfois l’eau, qui devient verte, bleue, brune, rouge, rose ou d’une autre couleur. Elle peut également dégager une odeur d’œufs pourris, de déchets ou de gazon fraîchement tondu. 

Quand la prolifération d’algues bleu-vert est-elle jugée dangereuse? 

Il convient de souligner que ce ne sont pas toutes les proliférations d’algues bleu-vert qui libèrent des toxines et que toutes ne sont pas dangereuses. Il faut néanmoins prendre des précautions et présumer qu’elles représentent toutes un danger pour la santé parce qu’il est impossible de détecter, à partir de l’apparence ou de l’odeur, la présence de toxines, et aussi parce que la production et les concentrations de toxines peuvent varier dans le temps. 

La prolifération d’algues bleu-vert disparaît avec le temps, en particulier dans les eaux mouvantes. Les activités reviennent alors à la normale, et il est de nouveau possible d’utiliser le réseau touché. Si Santé publique Ottawa a recommandé l’affichage de panneaux d’avertissement dans la région concernée, ces panneaux sont retirés une fois la situation revenue à la normale. Dans les eaux stagnantes, les panneaux sont parfois laissés sur place longtemps. 

Comment peut-on être exposé? 

Puis-je consommer des poissons pêchés à proximité d’une prolifération? 

La meilleure solution, également la plus simple, consiste probablement à s’abstenir de consommer du poisson provenant d’un secteur où il y a prolifération d’algues bleu-vert. Cela dit, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs souligne que, selon des études récentes, les toxines libérées par la prolifération d’algues bleu-vert se retrouvent en concentrations faibles dans les filets de poisson. Par conséquent, elles représentent très peu de risque pour la santé, même s’il s’agit de poisson pêché durant une prolifération d’algues bleu-vert au sommet de son intensité. Il existe cependant une exception : on a relevé des concentrations élevées de microcystine, sorte de cyanotoxine, dans le foie d’espèces de poissons vivant dans des plans d’eau où survenaient régulièrement des proliférations d’algues bleu-vert, même en l’absence de prolifération. Pour éliminer le risque, éviter de consommer les organes de poisson. N’oubliez pas que la pêche n’est pas recommandée dans les endroits où se trouve un panneau interdisant l’utilisation de l’eau à des fins récréatives. 

Quels sont les symptômes d’une exposition à une prolifération d’algues bleu-vert? 

Certaines algues bleu-vert ne libèrent pas de toxines dangereuses. Cependant, d’autres produisent effectivement des cyanotoxines qui peuvent rendre les gens et les animaux malades. La consommation d’eau contaminée peut entraîner les symptômes suivants : maux de tête, vomissements, maux d’estomac, diarrhée, troubles neurologiques (faiblesse musculaire, étourdissements), voire des dommages au foie. Les gens ou les animaux qui ont été exposés à des cyanotoxines par la peau ou en nageant dans de l’eau contaminée ou encore en inhalant des gouttelettes d’eau en aérosol peuvent avoir la peau, les yeux, le nez, la gorge ou les poumons irrités. Les chiens sont particulièrement à risque parce qu’ils boivent directement dans les cours d’eau ou lèchent leur fourrure en sortant de l’eau, ingérant ainsi encore plus de toxines. 

Chez certaines personnes sensibles au contact avec des algues bleu-vert, on observe des éruptions cutanées ou des yeux irrités même en l’absence de toxine.  

Si vous croyez présenter des symptômes à la suite d’une exposition aux algues bleu-vert et aux toxines qu’elles libèrent, parlez-en à un professionnel de la santé. De même, si votre animal de compagnie présente des symptômes, consultez un vétérinaire. 

Comment dois-je déclarer une possible prolifération d’algues bleu-vert? 

Comment analyse-t-on l’eau en cas de proliférations d’algues bleu-vert? 

Quand on présume qu’il y a prolifération d’algues, c’est le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs qui fait l’analyse de l’eau en collaboration avec Santé publique Ottawa. On prélève des échantillons d’eau, qu’on envoie au laboratoire, et les résultats, soit le type d’algue ou de bactérie, la présence de toxines et leur concentration, sont transmis à Santé publique Ottawa. Comme il n’y a pas lieu d’analyser toutes les proliférations, on ne connaît pas toujours le type de prolifération ni la concentration de toxines.  

Combien de temps dure une prolifération? 

On ignore le temps que durera une prolifération. Santé publique Ottawa s’emploie, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario, à établir le moment où il faut placer des panneaux d’avertissement dans le secteur concerné et combien de temps ceux-ci doivent demeurer en place. Il arrive que la concentration de toxines soit dangereuse même après la disparition de la prolifération. Évitez de vous baigner tant que les panneaux d’avertissement sont encore là. 

Si vous croyez avoir repéré une prolifération d’algues bleu-vert, mais qu’il n’y a pas de panneau d’avertissement visible, évitez de vous baigner dans cette eau et de l’utiliser ou de la consommer, gardez vos animaux de compagnie à l’écart et téléphonez au Centre d’intervention en cas de déversement du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs au 1 866 663-8477 pour signaler le problème.