Mise à jour concernant Mycoplasma pneumoniae

Destinataires : Médecins et personnel infirmier praticien d’Ottawa
Date : Le 18 novembre 2024
Expéditrice : Dre Laura Bourns, médecin adjointe en santé publique
Objet : Mise à jour concernant Mycoplasma pneumoniae

Chères et chers collègues,

Santé publique Ottawa (SPO) souhaite partager l’information fournie par Santé publique Ontario aux bureaux de santé publique concernant Mycoplasma pneumoniae et l’augmentation des infections par M. pneumoniae actuellement observée en Ontario. 

M. pneumoniae n’est pas désigné en tant que maladie importante sur le plan de la santé publique (« maladie à déclaration obligatoire ») et il n’existe donc pas de système de surveillance provincial ou national pour cet agent pathogène. Les données ci-dessous sont fournies par Santé publique Ontario et sont basées sur les données préliminaires des laboratoires de Santé publique Ontario. 

Épidémiologie et tendances

Les éclosions de M. pneumoniae (en anglais seulement) ont tendance à se produire à la fin de l’été et au début de l’automne, et il y a des hausses cycliques tous les 3 à 7 ans. L’année dernière, on a constaté une augmentation de l’activité de la maladie dans plusieurs municipalités au niveau mondial. Cependant, l’Ontario n’a pas connu cette même augmentation.  

Contrairement à l’année dernière, l’Ontario connaît cette année une augmentation marquée de l’activité de la maladie. Le nombre total d’échantillons testés, le nombre total d’échantillons positifs et le pourcentage de positivité ont augmenté par rapport à la même période l’année dernière. L’activité de la maladie, mesurée par ces indicateurs, a commencé à augmenter pendant la période intersaisonnière en mai et juin, et a augmenté plus rapidement en juillet et août. L’activité reste élevée depuis le mois d’août. 

D’après les données préliminaires de Santé publique Ontario, ce sont les enfants et les adolescents (âgés de 10 à 19 ans, puis de 5 à 9 ans, et enfin de 1 à 4 ans) qui sont le plus touchés par la maladie, le nombre de cas étant plus faible chez les adultes. L’augmentation chez les jeunes enfants est notable car, par le passé, le nombre d’infections à M. pneumoniae chez les enfants de moins de 4 ans était très bas. 

Ces renseignements doivent être interprétés dans le contexte d’éventuels biais liés aux tests, car certains groupes d’âge ont pu être et continuent à être testés à une fréquence différente de celle des autres. 

Renseignements cliniques

Les symptômes courants de l’infection à M. pneumoniae sont la fièvre, les maux de tête et une toux qui s’aggrave lentement. Les symptômes peuvent être similaires à ceux d’autres maladies respiratoires virales et bactériennes.

Envisagez une infection à M. pneumoniae chez les patients atteints de pneumonie d’origine communautaire dont l’état ne s’améliore pas sous antibiotiques réputés inefficaces contre M. pneumoniae, tels que les bêta-lactamines. 

Selon les données préliminaires de Santé publique Ontario, des marqueurs moléculaires susceptibles de conférer une résistance aux macrolides ont été détectés dans un sous-ensemble minoritaire d’échantillons testés à Santé publique Ontario. La pertinence clinique de ces données n’est pas claire. Envisagez d’utiliser un traitement antibiotique de deuxième ligne pour traiter les patients soupçonnés d’être atteints d’une infection à M. pneumoniae ou dont l’infection est confirmée et dont l’état ne s’améliore pas sous macrolides. 

Dépistage

Le dépistage de M. pneumoniae est effectué par Santé publique Ontario ainsi que par de nombreux laboratoires en milieu communautaire et hospitalier en Ontario. Des renseignements sur les tests effectués par Santé publique Ontario sont disponibles à l’adresse suivante : Mycoplasma pneumoniae – Respiratory PCR | Public Health Ontario (en anglais seulement).

Remarque : les protocoles d’analyse en laboratoire, y compris les critères d’analyse et le type et le nombre d’échantillons, peuvent différer entre le laboratoire de Santé publique Ontario et d’autres laboratoires en milieu communautaire ou hospitalier. 

Santé publique Ontario continuera à suivre de près l’activité de la maladie grâce à l’analyse des données de laboratoire de Santé publique Ontario et communiquera les mises à jour importantes.