Savoir à quoi porter attention |
Savoir à quoi porter attention
- Les changements de comportements, d’amis ou dans les activités normales
- Les changements dans la santé physique ou l’hygiène
- L’anémie nouvellement observée ou le manque de concentration récent
- La baisse du rendement professionnel et scolaire ou dans les autres responsabilités
- L’augmentation de l’absentéisme
- Les changements de personnalité évidents
- Les comportements risqués
- L’humeur ou l’attitude négative pendant une durée prolongée
- Les commentaires sur les sentiments d’inutilité, d’impuissance ou de désespoir
- Les commentaires sur le suicide ou sur la mort
Savoir quoi faire
- En cas d’urgence et si une vie est menacée, appelez au 9‑1‑1 ou rendez-vous à l’hôpital.
- Appelez au 9-8-8 ou une ligne de crise locale (même si vous n’êtes pas la personne qui vit cette crise).
- Rester calme et écouter ce que la personne ressent
- Ne vous engagez jamais à garder le secret.
- Si vous avez remarqué l’un de ces changements chez quelqu’un et que vous vous inquiétez de ses possibles pensées suicidaires, faites-lui part des changements que vous avez remarqués.
- Renseignez‑vous sur les services sociaux auxquels on peut faire appel.
- Donnez-lui les numéros de téléphone des lignes d’intervention en cas de crise.
- N’oubliez pas de prendre soin de vous : c’est très important quand on aide les autres!
Savoir quoi dire
- Dites quelque chose! Ne craignez jamais de ne pas avoir les bons mots. Les personnes aux prises avec des pensées suicidaires ont surtout besoin d’être écoutées.
- Faites preuve de patience et de compassion, sans porter de jugement.
- Demandez à la personne en cause ce qu’elle ressent et demandez-lui directement si elle pense au suicide.
- Ce n’est pas parce qu’on en parle qu’on augmente le risque de suicide : c’est un mythe!
- Soyez attentif ou attentive, direct(e) et réfléchi(e) dans votre effort de communication.
- Faites savoir à la personne que vous êtes inquiet et donnez-lui des exemples pour justifier votre inquiétude.
- Exemple : « J’ai remarqué que tu n’es pas toi‑même récemment. Je m’inquiète pour toi. Pourrions‑nous en parler? »
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Parler aux enfants de la perte par le suicide |
Parler aux enfants de la perte par le suicide |
Nous avons beau espérer que les enfants n’aient jamais à vivre des événements tragiques, des tragédies peuvent parfois se produire. En s’inspirant du consensus dégagé à l’heure actuelle, ces messages clés expliquent comment parler aux enfants de la perte par le suicide.
Nous vous transmettons cette information sous forme de guide. Il existe différents moyens de mener ce dialogue. Nous mettons en lumière certaines considérations, tout en tenant compte du fait que chaque famille doit décider de ce qui lui convient, d’après l’aisance à s’exprimer de ses membres, la situation de l’enfant, ses valeurs culturelles, ainsi que les circonstances personnelles de ses membres.
Nous vous invitons à vous mettre en rapport avec des organismes communautaires de santé mentale, des dirigeants culturels ou des aînés pour demander de l’aide dans la planification des moyens à prendre pour parler aux enfants de la perte par le suicide.
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Avant le dialogue |
L’un des meilleurs moyens de prendre soin d’une jeune personne qui a subi une perte à cause du suicide consiste à prendre soin de soimême. Ainsi, vous donnez l’exemple et vous rassurez les enfants en leur disant qu’ils n’ont pas à prendre soin de vous. Demandez vousmême de l’aide dans les cas nécessaires, en vous mettant en rapport avec des programmes d’aide personnelle, d’entraide ou d’aide personnelle.
Avant de nouer le dialogue, renseignez‑vous sur les souhaits de la famille du défunt à propos des termes qu’elle veut employer pour parler du décès.
Si le défunt était un proche de l’enfant, l’information à lui donner à propos du suicide constituera non pas un événement isolé, mais s’inscrira plutôt dans un processus de communication qui s’étendra à toute la vie de l’enfant.
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Au début du dialogue |
Il faut dire le plus tôt possible à tous les enfants, même les plus jeunes, la vérité à propos du décès. Leur dire la vérité en faisant appel à des mots adaptés à leur développement est le meilleur moyen de les aider à entamer le processus et à s’adapter à la réalité de la perte, en plus de bâtir la confiance. Attendre ou s’abstenir de parler de certains aspects du récit comporte un risque, puisque les enfants pourraient entendre les adultes en parler ou l’apprendre auprès d’autres enfants, sur Internet ou dans les actualités. Il y a un autre risque : si l’enfant n’a pas une vue d’ensemble, il tâchera de combler les vides en adoptant des hypothèses — et ce qu’il imaginera pourrait être plus bouleversant que la vérité. Si vous n’avez pas suivi cette ligne de conduite et que vous souhaitez le faire, vous pouvez très bien faire un retour sur ce que vous avez dit et raconter toute la vérité à l’enfant.
Choisissez l’interlocuteur le plus compétent pour ce dialogue. Idéalement, il doit s’agir du soignant primaire ou de la personne déléguée par ce dernier et qui a des liens étroits avec l’enfant ou les enfants auxquels il doit s’adresser. Adressez-vous à des organismes voués à la santé mentale et qui peuvent vous apporter de l’aide dans cette phase.
- Trouvez un coin tranquille, qui donne à l’enfant ou aux enfants l’impression d’être en sécurité, qu’ils connaissent et où vous ne serez pas interrompus.
- Livrez le message à de petits groupes, et si possible, parlez individuellement à chacun des enfants.
- Si vous vous adressez à un groupe, pensez à la dynamique de ce groupe : demandez-vous qui en fait partie et tenez compte de la taille du groupe, de même que de l’âge et du développement des enfants.
- Dans un contexte de groupe, prévoyez de faire intervenir au moins deux adultes, pour que l’un d’entre eux puisse apporter une aide individuelle au besoin pendant le dialogue. Dans un groupe, tâchez de maîtriser le dialogue dans toute la mesure du possible. L’objectif de l’entretien consiste à faire connaître les faits, à limiter la contagion, à offrir de l’aide et à donner aux enfants de l’information sur les autres programmes d’aide qui leur sont offerts.
- Rassurez les enfants en leur disant qu’ils peuvent sortir du groupe et en parler à quelqu’un s’ils sont plus à l’aise de le faire.
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Pendant le dialogue |
Les détails sur le décès peuvent être bouleversants et augmenter le risque d’adopter un comportement imitatif.
- Commencez par donner une explication honnête de ce qui s’est produit en donnant un minimum de détails, sans fournir d’information détaillée. Soyez simple et bref, et laissez les enfants poser des questions pour guider le dialogue.
- Si l’enfant le demande, vous pouvez lui fournir les faits essentiels. Mais faites appel au bon sens et évitez les détails inutiles.
- Il est important d’utiliser les termes « décès » ou « mort » pour aider les enfants à comprendre que la perte est permanente. N’employez pas de termes comme « s’endormir », « partir », « s’en aller » ou « monter au ciel » pour décrire le décès. Les enfants peuvent prendre ces mots à la lettre et ne pas comprendre ce qui s’est effectivement produit.
- Essentiellement, quand vous parlez des raisons pour lesquelles quelqu’un est mort par suicide, vous devez lui expliquer que cette personne ne se portait pas bien. Son cerveau était malade, et c’est ce qui l’a amenée à être triste, en colère, frustrée ou encore à avoir peur… puis à penser qu’elle n’avait pas d’autres options. Précisez qu’il y a toujours d’autres options, mais que cette personne ne pouvait pas s’en rendre compte.
- Quand vous donnez à un enfant de l’information sur un suicide, dites-‑lui qu’il est en sécurité et qu’on l’aime — qu’on en prendra soin et qu’on l’aidera : il s’agit d’un autre point essentiel à faire valoir.
- Rassurez l’enfant en lui disant que ce n’est pas du tout sa faute — et que rien de ce qu’il a dit ou n’a pas dit ou fait n’a causé ce décès. (Vous devez répéter constamment ce message.)
- Rappelez à l’enfant qu’il peut très bien parler de la personne décédée et poser des questions.
Nous vous suggérons fortement de conclure le dialogue sur le suicide de quelqu’un en encourageant l’enfant à demander de l’aide et en lui rappelant qu’il y a toujours quelqu’un qui sera prêt à l’aider.
Comment réagira mon enfant?
Chaque situation et chaque enfant sont différents.
- Dites-vous que les premières réactions de l’enfant, même si elles sont difficiles à observer, lui permettent de commencer à traiter l’information sur ce qui s’est produit. L’enfant peut sombrer dans une détresse aiguë ou être complètement engourdi émotionnellement, s’isoler ou même paraître désintéressé. Soyez compréhensif ou compréhensive et tâchez de ne pas surréagir.
- Soyez conscient ou consciente du choc produit sur l’enfant. Répétez plus tard l’information essentielle. Assurez‑vous que l’enfant comprend.
- Puisque les enfants apprennent à force de répétition, il se pourrait qu’ils doivent poser tout de suite des questions ou garder d’abord le silence et souhaiter en reparler plus tard. En particulier, il est normal que les jeunes enfants posent à maintes reprises les mêmes questions. La mort est un concept difficile à comprendre pour tous, surtout pour l’enfant qui n’a jamais vécu cette expérience auparavant.
- Attendezvous à ce que l’enfant traite pendant longtemps l’information sur ce qui s’est produit. En grandissant et en prenant de la maturité, il est probable qu’il se fasse une nouvelle idée de ce qui s’est produit. Il se peut donc qu’il pose des questions des jours, des semaines et même des années plus tard.
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Explications en fonction de l’âge des enfants |
Les enfants sont parfois affectivement et cognitivement plus vieux ou plus jeunes que leur âge. Veuillez adapter les lignes de conduite et les exemples ci‑après au niveau de maturité de l’enfant.
- Enfants d’âge préscolaire et de la maternelle (de 3 à 5 ans) : Les enfants en bas âge et les tout-petits vivent un deuil après la perte d’une personne importante qui n’est plus présente physiquement dans leur vie, surtout leur soignant ou les personnes proches d’eux. Or, il se peut qu’ils ne connaissent pas les mots permettant de décrire certaines émotions ou qu’ils ne puissent pas comprendre en quoi consiste la mort ou qu’elle est permanente. Ils poseront donc beaucoup de questions. Répondez à leurs questions le plus directement et exactement possible.
- Enfants d’âge élémentaire du cycle primaire (de 6 à 8 ans) : À cet âge, de nombreux enfants comprennent que la mort est permanente et que la personne qui est décédée ne reviendra pas. Ils pourraient se dire qu’ils ont en quelque sorte causé son décès. C’est pourquoi il est important de les rassurer en leur disant qu’ils ne sont pas responsables et que l’on continuera de les aimer et de prendre soin d’eux.
- Enfants d’âge élémentaire des cycles moyen et intermédiaire (de 9 à 12 ans) : À cet âge, la plupart des enfants comprennent que la mort est permanente. Ils peuvent aussi s’intéresser au fonctionnement du corps humain et avoir des questions à poser sur ce qui a causé le décès en particulier.
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Parler aux jeunes de la perte causée par le suicide |
Les jeunes réagissent au suicide différemment et avoir parfois des réactions très différentes. Ils peuvent être :
- déroutés
- en colère
- agressifs
- avoir envie de s’isoler
- éprouver la crainte
- éprouver la culpabilité
- se plonger dans le déni
- se faire des reproches
- avoir l’impression d’être trahis ou abandonnés
- être blessés
- tristes
Il est alors très important que les parents soient compréhensifs et attentifs et se fassent rassurants. Dites‑leur clairement que vous êtes à leur disposition dans tous les cas où ils ont besoin de se confier à vous.
Les jeunes ont parfois beaucoup de questions à poser et veulent savoir exactement ce qui s’est produit. Il est important d’orienter positivement le dialogue en indiquant aux jeunes à qui s’adresser pour demander de l’aide. Il est important de les encourager à se confier à un adulte s’ils s’inquiètent d’un ami.
Aider les jeunes à surmonter la perte causée par le suicide |
Il est parfois très inquiétant que quelqu’un fasse des affirmations ou pose des gestes qui vous donnent l’impression qu’il ou elle pense au suicide. Il se peut que vous ne sachiez pas quoi faire pour l’aider, ni s’il est sérieux, ni si vous ne faites qu’empirer ses difficultés en posant des questions. Si vous éprouvez des inquiétudes, il est important d’agir.
Les lignes de conduite sur l’art de parler aux enfants sont également utiles lorsqu’il s’agit de donner à un adolescent ou à un jeune adulte de l’information sur un suicide. Or, il y a aussi dans ces cas plusieurs aspects particuliers à prendre en compte.
Lorsque vous parlez à un adolescent ou à un jeune adulte, il est important :
- de l’inviter à s’adresser à un adulte à qui il fait confiance ou qu’il connaît s’il pense à se mutiler ou à s’enlever la vie;
- de l’aider en lui indiquant ceux qu’il peut consulter autour de lui pour demander de l’aide, soit les amis, la famille et les enseignants, et de lui faire part de vos expériences et de vos sentiments;
- de lui faire savoir que les gens gèrent leur deuil différemment. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise manière de faire le deuil d’un ami, et il est important de respecter les différences personnelles;
- de lui rappeler qu’il doit continuer de s’en tenir, dans toute la mesure du possible, à sa routine, en veillant à manger le plus régulièrement possible, en continuant de faire de l’activité physique et en se reposant suffisamment;
- de l’encourager à envisager de limiter sa présence et ses activités sur les différentes plateformes des réseaux sociaux jusqu’à ce que l’avis de décès officiel parvienne à la famille survivante et soit diffusé dans la collectivité.
Veuillez consulter cette ressource, qui met en lumière les signes avertisseurs et les moyens d’y donner suite : Guide savoir quoi faire
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Ce qu’il faut faire ensuite |
- Il faut tâcher de rester fidèle, dans toute la mesure du possible, à sa routine de tous les jours.
- Il est parfois difficile, pour les enfants et les adolescents, de vivre des émotions fortes. Ils peuvent être envahis par différentes idées et de divers sentiments, avoir un sentiment de culpabilité, avoir l’impression d’être abandonnés, être engourdis émotionnellement, se sentir tristes, être déroutés, en colère ou accablés, se sentir seuls, être craintifs et plonger dans le déni.
- Si certains enfants et adolescents ont parfois besoin de temps pour s’habituer à la perte sans paraître désemparés, d’autres pourraient exprimer toutes sortes de réactions, par exemple en perdant l’appétit, en étant agressifs ou en devenant « collants », en adoptant des comportements régressifs de courte durée comme l’incontinence nocturne ou en tâchant d’attirer l’attention des adultes.
- Même si ces comportements ont des conséquences naturelles, misez sur l’empathie (en anglais seulement) et sur l’aide à offrir. Ces comportements nouveaux ou amplifiés sont les moyens qui permettent à l’enfant de demander de l’aide. S’il pouvait gérer lui‑même la situation, c’est ce qu’il ferait!
- Dans le même temps, sachez que les enfants n’ont pas à parler du décès pour s’en sortir.
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Quand il faut demander de l’aide |
Si vous avez le sentiment que votre famille a besoin d’aide pour traverser cette période difficile, adressez-vous à un organisme à vocation communautaire comme le Centre de santé mentale pour enfants Crossroads ou au Bureau des services à la jeunesse d’Ottawa.
Même s’ils parviennent à se faire à l’idée ou à rebondir, les enfants peuvent avoir d’autres questions ou vivre leur deuil différemment en franchissant les étapes de leur développement ou en étant confrontés à des expériences nouvelles. Planifiez les grandes étapes comme les anniversaires de naissance ou les fêtes, qui peuvent déclencher des sentiments pénibles.
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Ressources |
Pour de l’information sur les cours et les ateliers consacrés à la prévention du suicide et pour en savoir plus sur la prévention du suicide, veuillez consulter les sites suivants :
Quelle aide offre‑t‑on à Ottawa?
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes en détresse, veuillez appeler l’une des lignes d’aide ouvertes 24 heures sur 24 ci-après :
Pour d’autres ressources et programmes d’aide, veuillez consulter la Liste des ressources en santé mentale et dépendances.
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Exposés présentés par des chercheurs de la localité dans la prévention du suicide |
Ces documents ne sont pas dans un format accessible.
- Sources of Strength (en anglais seulement, PDF - 103 KB)
- Andrea Poncia (Synthèse des travaux de recherche)
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