E. coli producteur de vérotoxine

La bactérie E. coli vit normalement dans l’intestin des humains et des animaux. La plupart des bactéries de cette famille sont inoffensives et font partie intégrante d’une flore intestinale saine. Certaines d’entre elles, comme l’E. coli producteur de vérotoxine (ECPV), sécrètent cependant une toxine qui peut causer de sérieux problèmes de santé. On appelle aussi ce type de bactéries l’E. coli producteur de shigatoxines (ECTS) ou l’E. coli entérohémorragique (ECEH).

Comment l’ECPV se propage-t-il?

L’ECPV se propage par voie fécale-orale, surtout par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Les bovins et veaux laitiers et de boucherie sont l’une des sources les plus communes de l’ECPV, qui peut se retrouver dans les selles ou dans la viande de ces animaux. Par exemple, la manipulation ou la cuisson inadéquate du bœuf haché est une cause fréquente d’infection à l’ECPV. D’autres animaux que l’on trouve souvent dans des fermes, des mini-fermes ou des foires agricoles (moutons, cochons, chèvres, etc.) peuvent aussi être porteurs de cette bactérie et la propager. On sait également que certains aliments frais (laitue, épinards, pousses, melons, etc.) ont déjà été contaminés par l’ECPV.
 
Enfin, on peut trouver l’ECPV dans les selles d’une personne malade. La bactérie peut alors être transmise par contact direct avec les selles de la personne infectée ou avec des objets souillés par ses selles, ou encore par la consommation de boissons ou d’aliments contaminés à cause d’un lavage de mains inadéquat.
Quels sont les symptômes d’une infection à l’ECPV?
Les symptômes d’une infection à l’ECPV se manifestent habituellement dans les trois ou quatre jours. Cependant, les symptômes peuvent aussi se développer d’une journée à 8 jours apres l’exposition. Certaines personnes ressentiront peu de symptômes, mais la plupart se sentiront très malades, et auront de gros maux de ventre (qui se dissipent habituellement assez vite) ainsi que la diarrhée, qui contiendra souvent du sang après deux ou trois jours.
 
Une petite proportion des personnes infectées développeront aussi le syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication potentiellement mortelle affectant les reins, qui apparaîtra d’une à trois semaines après le début de la diarrhée, lorsque celle-ci diminue. Le SHU est plus fréquent chez les jeunes enfants, les aînés et les personnes dont le système immunitaire est faible. Voici certains symptômes de ce syndrome : quantité d’urine réduite (moins de changements de couches ou couches moins mouillées), fièvre, fatigue, teint blême (joues ou intérieur des paupières inférieures moins roses) et apathie (somnolence ou confusion).
Peut-on traiter une infection à l’ECPV?

La plupart des personnes infectées se rétablissent en buvant beaucoup de fluides et en se reposant. Lorsque les symptômes sont plus graves ou que la personne a un système immunitaire déjà faible, le rétablissement peut être plus long. Si les symptômes sont graves ou qu’ils persistent, il est important de consulter un professionnel de la santé. Il n’est pas recommandé de prendre des antibiotiques ou des médicaments pour diminuer la diarrhée.
Y a-t-il des restrictions ou des considérations particulières pour les personnes infectées à l’ECPV?

En général, les gens peuvent retourner au travail et à l’école lorsqu’ils se sentent mieux et n’ont plus de symptômes. Les travailleurs de l’alimentation et de la santé ainsi que les personnes qui travaillent dans un centre de garde ou qui en fréquentent un doivent rester à la maison tant qu’elles sont malades ou qu’elles excrètent la bacterie. Santé publique Ottawa (SPO) leur indiquera quand elles pourront rentrer au travail.
Comment puis-je me protéger contre l’ECPV?

Pour éviter les infections à l’ECPV :

  • Faites cuire les viandes et le bœuf haché à 74 °C (165 °F). Le bœuf haché ne devrait plus être rosé, et le jus devrait être transparent. Ne consommez aucun bœuf haché cru ou pas assez cuit.
  • Lavez les surfaces de préparation des aliments avec de l’eau chaude savonneuse et désinfectez les ustensiles, les planches à découper et les surfaces qui pourraient avoir été contaminées par de la viande ou de la volaille crue.
  • Lavez tous les fruits et les légumes frais (melons et légumes-feuille compris) à grande eau propre avant de les manger.
  • Gardez la viande, la volaille et le poisson séparés des aliments prêts à manger comme les fruits et légumes pour éviter leur contamination.
  • Ne buvez ou ne consommez ni lait ou produit laitier, ni jus ou cidre de pomme non pasteurisés.
  • Lorsque vous avez la diarrhée, évitez de cuisiner pour d’autres personnes et de leur servir des aliments ou des boissons.
  • Lavez-vous les mains en en frottant toutes les parties avec du savon et de l’eau pendant au moins 15 secondes avant de cuisiner et de manger, après être allé aux toilettes, après avoir changé une couche, après avoir touché un animal et chaque fois que vos mains sont sales. Vérifiez aussi que vous enfants se lavent bien les mains.
  • Faites analyser votre eau de puits trois fois par année pour confirmer qu’elle ne contient pas de bactéries. SPO offre cette analyse gratuitement aux résidents d’Ottawa.
  • Évitez d’avaler de l’eau lorsque vous nagez (par exemple dans un lac ou une rivière).
  • Attendez de ne plus avoir la diarrhée avant de reprendre toute activité sexuelle.  L’ECPV pourrait demeurer présente dans vos selles plusieurs semaines après votre guérison. Il faut donc vous laver avant et après toute activité sexuelle (en particulier les parties génitales, l’anus et les mains).
Quel est le rôle de Santé publique Ottawa (SPO)?

Lorsqu’une personne contracte une infection à l’ECPV, SPO doit en être avisée par le professionnel de la santé ou le laboratoire. Elle mène alors une enquête auprès de la personne malade et de ses proches pour tenter de déterminer la cause ou la source de l’infection, renseigne la personne touchée, puis fait au besoin un suivi avec son professionnel de la santé. SPO indiquera aussi à la personne malade et à ses proches le moment où ils pourront retourner travailler ou fréquenter de nouveau le service de garde d’enfants. Si une source commune d’infection est découverte, SPO mènera une enquête additionnelle.

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